Blog

La Maison du costume breton de Sérent :

une magnifique collection de costumes bretons traditionnels de plusieurs pays de Bretagne et de différentes époques présentés par un passionné des guises (modes vestimentaires), du Morbihan notamment.

Voulant améliorer mes connaissances naissantes des costumes traditionnels du Morbihan, nous sommes allés, mon mari et moi, visiter la Maison du costume breton qui se situe dans le charmant village de Sérent au nord-est de Vannes.

Nous avons été superbement accueillis par Gilles David, son propriétaire, qui nous a présenté rapidement la répartition des 65 types de guises répertoriées par Y. Creston "Le costume breton", en fonction des terroirs des différentes régions de Bretagne.

Compte-tenu des modes locales, ces 65 ou 66 types de guises se différencient en 130 groupes de guises, ces groupes de guises présentant en outre de multiples variantes et spécificités en fonction des localités. Et évidemment, les guises ont évolué au fil du temps

(Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Nous nous sommes intéressés plus particulièrement aux types de guises du Vannetais et notamment aux différences entre les types de guises du Vannetais bretonnant et du Vannetais gallo, sujet que Gilles David possède à fond. Et pour moi, qui cherchait justement à savoir comment porter correctement mes différents tabliers d'Auray, de Vannes, de Muzillac et de Plumelec, c'était l'interlocuteur rêvé !

Nous avons ensuite été admirer les costumes présentés par terroir et par époque dans des vitrines bien composées.

Avec l'autorisation de Gilles David, quelques photos plus ou moins réussies compte-tenu des reflets des vitrines. Ces photos visent à vous donner envie d'aller visiter ce superbe musée et n'ont pas vocation à être diffusées. De toute manière, aucune photo ne rendra la beauté de ces costumes et la richesse de leurs parures.

Différences au niveau des robes des costumes breton traditionnels du Morbihan 

Le Morbihan est un grand pays qui comporte plusieurs groupes de modes vestimentaires. Au niveau des ensembles caraco-jupe et robe, on distingue évidemment vite les costumes de la région de Lorient de ceux de Vannes-Auray, Pontivy et Baud.

Pour autant, je pensais que les robes étaient à peu près les mêmes et que les modes ne se differenciaient qu'en fonction de la hauteur des piécettes des tabliers, les tabliers à grande piécette étant portées en mode à col et les tabliers à petite piécette en mode à châle.

Et j'avais cru comprendre que les robes portées en mode à col avaient du velours dans le dos et pas les robes portées selon la mode à châle. Dans ce genre d'idée, je pensais que l'importance des pièces de velours rajoutées au dos variait en fonction de la richesse de la femme.

Mais c'est plus compliqué que cela car même si les robes se ressemblent, il existe pour les yeux avertis, des différences entre les robes de Vannes, d'Auray, de Pontivy et de Baud.

Je commence tout juste à explorer ces différences dont je n'ai pas trouvé de description sur internet. Pour l'instant, je les observe(lire ci-dessous mes premières observations) avant de trouver un connaisseur qui me les expliquera et me dira comment rapprocher les modèles de robe et leur origine et éventuellement leur époque.

Photos de costumes traditionnels bretons

Grande parade du festival interceltique de Lorient d'août 2016

Levés tôt pour assister au défilé des bagadoù et cercles celtiques lors de la Grande parade du festival de Lorient qui s'est déroulée dans la matinée  du dimanche 7 août, nous avons pu admirer une belle diversité de costumes breton de diverses régions. Bien sûr, la plupart des costumes des danseuses et danseurs des cercles celtiques étaient des reproductions, mais certains défilaient aussi en costume traditionnel, en couple ou en famille.

J'ai photographié la plupart des danseuses et des femmes en costume traditionnel pour pouvoir ensuite regarder de près tout à loisir les beaux tabliers en satin ou velours brodés, les beaux châles du Léon, les coiffes et autres parures en dentelle et les bijoux de certains ensembles. Un beau souvenir de cette matinée bien ensoleillée, heureusement pas trop chaude.

Le Morbihan très représenté avec des danseurs et danseuses de plusieurs Cercles de Lorient et sa région et quelques anciens et jeunes en costumes traditionnels

    

Ainsi que les pays du Morbihan des régions de Vannes et Auray

 

  

Et de beaux tabliers en satin avec des broderies Richelieu de la région de Baud

       

Quelques Bigoudenes de Pont-Aven sont passées discrètement 

    

La région de Quimper était également très présente avec de nombreux bagadoù et cercles 

    

Landerneau représentait le Léon avec ses beaux châles 

    

Un beau châle tapis

Une belle délégation avec le cercle Quic En Groigne

    

Quelques photos de danseurs et danseuses en costumes bretons de diverses régions la de la Bretagne 

Lors du défilé de la Grande parade du festival interceltique de Lorient 

(Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Comment bien disposer et fixer un châle sur un costume traditionnel de Vannes

 Je compte porter mon costume de Vannes à châle pour la première fois lors du spectacle de danses bretonnes du 15 juillet pour la fête du jumelage des villes d'Athis-Mons  et de Rothenburg.

J'ai passé du temps à bien réunir tous le éléments cohérents avec la guise de Vannes des années 1920 qui est celle du tablier en velours brodé que j'ai trouvé le premier.

Après avoir trouvé des éléments de parure que je pense convenir, se pose la question essentiellle de la disposition et de la fixation du châle de façon à la fois conforme à la tradition et adaptée à son port pour un spectacle de danses.

 

Ce sera la première fois que je porterai un châle et que je danserai avec.Je souhaite savoir le disposer de manière élégante et conforme à la guise de Vannes à châle en mettant bien en valeur ma belle guimpe en dentelle. Mais je suis préoccupée de la manière de de disposer et de le fixer pour pouvoir danser avec sans le perdre ni l'abîmer.

Bien sûr, parmi les danseuses du cercle de Dalc'h mat avec qui je vais participer au spectacle, certaines connaissent bien le sujet, mais le 15 juillet, elles ne seront pas toutes là et il sera trop tard pour m'expliquer. De toute manière, il faut que je me débrouille pour devenir le plus rapidement possible autonome avec des costumes.

J'ai donc entrepris des recherches pour essayer moi-même et m'exercer à  danser avec un châle avant la sortie. Pour cela, j'ai écumé les sites et posts d'internet et observé les photos. J'ai même acheté des cartes postales pour regarder de près.

Il m'est bien apparu qu'il fallait donner une belle forme au châle en faisant trois plis pour qu'il entoure joliment la guimpe tout en étant porté suffisamment haut pour ne pas gêner les mouvements des bras. Oui, mais comment fixer tout cela et attacher le châle ?  A la robe ? A la piécette du tablier ?

J'ai eu la chance de rentrer en contact avec une dame adorable de Muzillac qui danse depuis 16 ans et qui collectionne les beaux éléments de costume du Morbihan.

Elle coud et brode de beaux tabliers et connaît beaucoup de choses sur la manière de porter les guises à châle.

Elle porte elle-même de magnifiques châles sur ses costumes de Muzillac, comme d'ailleurs toutes les autres danseuses de son groupe.

Elle a eu la gentillesse de m'expliquer comment fixer un châle de Vannes et m'a même joint une photo pour bien me montrer. Je suis ravie et comme c'est une information qu'il n'est pas nécessairement facile de trouver si on ne danse pas en Bretagne, je la partage, même si cela peut sembler évident pour celles qui savent.

Les trois plis pour mettre en forme le châle, maintenus par des aiguilles et une broche, doivent aboutir à  laisser environ 35 cm de longueur de châle entre les deux épaules.

Le truc est ensuite d'attacher le châle derrière la robe, ce qui n'est pas du tout évident compte tenu de l'épaisseur du tissu et de sa doublure.

Bien porter le costume traditionnel breton pour des spectacles de danses : des choses à savoir et des erreurs à éviter :

Porter le costume breton en sortie implique de respecter les contraintes de la guise (mode vestimentaire) que l'on a choisi de porter.

Premier point évident :  il faut apporter tous les éléments du costume avec ses parures et accessoires, sans en oublier un.

Pour ma première sortie, j'étais tellement anxieuse de tout bien préparer qu'une fois partie je me suis aperçue que j'avais oublié un détail...juste ma coiffe ! Heureusement, ce jour-là, une autre danseuse prévoyante qui dansait en costume de Lorient avait une coiffe de rechange et à pu m'en prêter une.

Du coup, j'ai réalisé que cela serait bien que j'apporte moi-aussi une coiffe de rechange. Bien sûr, je me suis organisée pour déjà ne plus oublier ma coiffe en regroupant tous les éléments de parure et les accessoires dans une malette. Un attaché-case d'occasion chiné sur Le Bon Coin qui ferait classe si ses fermetures fonctionnaient et que je n'étais pas obligé de le fermer avec une ceinture !

Deuxième point important : il faut avoir le bon matériel pour fixer tous les éléments de la guise : épingles à cheveux et différents modèles d'épingles pour fixer la sous-coiffe, la coiffe, éventuellement un châle et le haut du tablier sur la robe (pour les guises de Vannes et Auray) ou sur la veste (pour la guise de Lorient).

Les épingles de fixation du tablier à la robe ou au haut de costume doivent être à la fois longues, solides et bien piquer au travers de deux épaisseurs de velours de soie. J'ai acheté tout un assortiment d'épingles à tête blanche ou noire. La plupart ne conviennent pas : trop souples et longues, elles se tordent, trop courtes, elles fixent mal, de la bonne longueur mais trop grosses, elles ne piquent pas...

Évidemment, les copines qui aident et se piquent les doigts avec des aiguilles peu adaptées font quelques remarques. Mais où donc ont-elles acheté leurs épingles ? Ben, en Bretagne, evel just ! Dès que je retourne à Vannes, je vais aller à la mercerie pour me renseigner.

Par ailleurs, il faut pouvoir mettre la main rapidement sur l'épingle qui va bien sans avoir à farfouiller dans divers petits sachets ou boites. Là encore, une boîte de rangement s'impose. Pas facile d'en trouver une qui convienne. J'en ai trouvé une pas trop encombrante avec différents petits casiers que j'ai adaptés pour ranger les différents éléments de matériel.

Ce n'est pas encore top, mais cela progresse.

Troisième point : il ne s'agit pas de négliger les accessoires.

J'ai un problème avec les gants en filet que j'ai trouvé. Ceux qui sont jolis et bien blancs sont trop petits et craquent quand je les mets pour danser. J'ai du mal à blanchir les gants plus solides et ils ne conviennent pas vraiment au style de mon costume. Encore des recherches à faire !

De l'importance du jupon ou culotte fendue. Pour une de mes dernières sorties de l'été, il faisait bien lourd et je me suis dit que je pourrais me passer de jupon. Ma robe et mon tablier d'Auray en soie sont fort lourds, tiennent très chaud pour danser et je trouve que la jupe a bien assez d'ampleur comme cela. Et qui s'en apercevra ?

Justement, ce soir-là nous étions conviés à dîner par nos hôtes, l'équipe des proffesseurs et des gestionnaires du Collège du Sacré Coeur et un repas antillais superbe était servi à table et donc assis. Je me suis assise tout naturellement, c'est-à -dire sur ma jupe.

Oh là, là, une danseuse m'a vite expliqué qu'il ne fallait pas s'asseoir sur du velours au risque de l'abîmer et de le râper.

- "Et comment je m'assoie ?

- Tu t'assoies sur ton jupon ! "

J'ai du avouer que j'avais fait l'impasse sur le jupon. Encore une erreur à éviter ! 

Quatrième détail : la longueur des manchettes ne doit pas être trop importante.

J'étais assez satisfaite de l'effet des grandes dentelles que j'avais montées au bout des manches pagodes de ma robe d'Auray bien que j'aie pu constater quelles étaient un peu longues. Mais lors des premières sorties au sein du groupe de danseurs et danseuses de Dalc'h mat d'Athis-Mons, cela n'avait pas posé problème.

Mais lors de ma sortie avec les danseurs et danseuses de Koroll Breizh de Savigny sur Orge, des inconvénients majeurs sont apparus. D'abord, ces grandes dentelles qui trainent sont peu pratiques pour des danses avec des changements de positions des mains mais ensuite elles sont carrément à proscrire s'il faut manger des plats en sauce. Et la dentelle bien ajourée, ce n'est pas une bonne idée ! J'ai trouvé moyen de l'accrocher aux perles d'un costume d'une danseuse en belle guise de Quimper !

Au fur-et-à-mesure des sorties, je m'attends à découvrir d'autres points à problème à ajuster ou des erreurs à corriger. Mais c'est intéressant et c'est en apprenant en situation réelle que le métier rentre !

 

Porter la guise, c'est une bonne heure de préparation

Un costume traditionnel comporte de nombreux éléments  : la robe ou l'ensemble haut et jupe avec un tablier, mais aussi des sous-vêtements et des éléments de parure à disposer et poser soigneusement (col, guimpe, manchettes, sous-coiffe, coiffe).

L'esprit n'est pas de porter des costumes folkloriques de bric et de broc mais des ensembles cohérents de costumes bretons faisant honneur à nos régions d'origine. C'est pour cela que nous faisons tout pour présenter des guises (modes vestimentaires) authentiques et que nous mettons beaucoup de soin à nous préparer.

Il est utile de respecter un ordre logique pour tout revêtir et indispensable d'être équipé d'épingles convenables. Être aidé est bien souvent nécessaire si on veut que tous les éléments soient correctement disposés.

Danser en s'amusant 

Une fois appris les pas de base, il est rassurant de pouvoir danser les danses courantes et sans surprise couramment sonnées en fest-noz. Mais au bout d'un temps, découvrir des danses-jeu qui font sortir de la répétition des pas sans pour autant apprendre des chorégraphies compliquées est plutôt amusant.

Les danses dites "trompeuses" qui alternent deux figures en fonction de la musique obligent à bien écouter et faire attention aux musiciens. Les musiciens eux-mêmes s'amusent puisque le but est de faire faire des erreurs aux danseurs.

Ces danses créent une ambiance différente entre les danseurs qui doivent sortir de leurs automatismes et créent des interactions sympathiques entre les danseurs et les musiciens.

A Savigny-sur-Orge, les débutants ont appris cette année la trompeuse de Dinan. Quand on maitrise les pas, c'est très amusant. Quand on ne les maîtrise pas, c'est plus difficile...Mais il faut savoir persévérer pour vraiment ensuite prendre du plaisir à ce type de danse.