Se préparer pour porter la guise
- Le 27/06/2016
Porter la guise, c'est une bonne heure de préparation
Un costume traditionnel comporte de nombreux éléments : la robe ou l'ensemble haut et jupe avec un tablier, mais aussi des sous-vêtements et des éléments de parure à disposer et poser soigneusement (col, guimpe, manchettes, sous-coiffe, coiffe).
L'esprit n'est pas de porter des costumes folkloriques de bric et de broc mais des ensembles cohérents de costumes bretons faisant honneur à nos régions d'origine. C'est pour cela que nous faisons tout pour présenter des guises (modes vestimentaires) authentiques et que nous mettons beaucoup de soin à nous préparer.
Il est utile de respecter un ordre logique pour tout revêtir et indispensable d'être équipé d'épingles convenables. Être aidé est bien souvent nécessaire si on veut que tous les éléments soient correctement disposés.
Les étapes de préparation pour porter la guise
D'abord, il faut se coiffer, en général avec un chignon adapté au type de coiffe et se maquiller avec un maquillage discret.
Pour les coiffes du Morbihan que je porte, il est souhaitable que la coiffure soit nette, sans trop de petits cheveux qui s'échappent dans tous les sens, mais néanmoins avec des mèches un peu bouffantes. C'est tout un art et les cheveux ne doivent pas être trop propres pour pouvoir être crêpés facilement. Mais les cheveux ne doivent pas pour autant être sales, sinon gare aux démangeaisons sous la coiffe !
Du côté de l'habillage, on revêt d'abord les sous-vêtements. Les costumes traditionnels étant très lourds, il y a grand intérêt à mettre un tee-shirt en coton pour absorber la transpiration, même avec un bon déodorant. Ce n'est pas traditionnel, mais c'est indispensable !
Si on veut être conforme à la tradition, on porte un jupon ou une culotte longue dans un tissu ancien, avec des broderies ou des dentelles.
On peut penser que c'est accessoire puisque ces sous-vêtements ne se voient pas, mais si on monte un escalier où que l'on relève jupe et tablier pour enjamber une flaque de boue, les connaisseurs apprécient de voir dépasser des dentelles plutôt que nos mollets.
Pour autant, nous portons aussi des collants ou mi-bas, même si ce genre de sous-vêtements n'existait pas sous les formes que nous portons.
Avant de revêtir le costume lui-même, il faut disposer certaines parures : col, guimpe et éventuellement manchettes en dentelles si des dentelles ne sont pas fixées aux manches de la partie haute du costume.
Avec mon costume de Lorient, je n'ai qu'un col haut et des manchettes. La disposition du col est facilitée par sa fixation sur un plastron. J'ai choisi la facilité en fixant la dentelle au bout des manches.
Avec mon costume d'Auray, en guise dite à col, je fixe une guimpe sous la robe de manière à ce que les dentelles dépassent un peu du haut du devantier. J'ai plusieurs solutions pour les cols : col fixé sur un plastron, col fixé avec des épingles et col fixé à l'intérieur du col de la robe avec des boutons pressions. La dernière solution n'est pas très traditionnelle, mais elle est bien pratique pour danser.
Pour mon costume de Vannes à petit devantier, guise dite à châle, la guimpe est différente. Plus grande sur le devant pour laisser admirer les dentelles dans l'échancrure de la robe et entourée artistement du châle ramené sous le devantier, elle fait le tour du cou et se fixe sur le côté.
La dentelle en fil d'araignée, plutôt fragile, est fixée sur un feutre noir qui la met bien en valeur. La fermeture se faisait sûrement avec des épingles, mais de nos jours, on pose plutôt, de manière discrète, des boutons pression.
On met la guimpe avant la robe, mais son positionnement sera ensuite à ajuster sous la robe et avec le châle.
Puis, on mets la robe ou bien la veste et la jupe, en fonction du type de costume. Sur la robe (pour les régions de Vannes et d'Auray, notamment ), ou sur l'ensemble jupe et haut, on attache le tablier : à la taille, avec les cordons du tablier que l'on fait passer sous la partie haute du tablier (devantier), puis en haut, avec des épingles.
Les tabliers anciens sont en velours de soie épais. Des épingles à la fois longues, solides et qui piquent bien sont nécessaires. Et pour bien les disposer, il vaut mieux être aidé par quelqu'un.
On peut agrémenter le devantier du tablier d'une broche ou d'un sautoir. En fait, les bijoux sont superflus lorsque les broderies sont très riches sur de grands devantiers.
Ils sont plus intéressants pour les guises à broderies plus sobres ou à petits devantiers. Et pour la guise de Vannes à châle, un sautoir avec une châtelaine était arboré sur les costumes de fête et soulignait l'aisance de la femme qui le portait.
Une fois les guimpes, col ou châle disposés, on termine par la pose de la sous-coiffe et de la coiffe, avec l'aide de quelqu'un qui sait comment procéder.
L'ensemble de la préparation prend environ une heure. Pour danser avec les guises de Lorient, Vannes ou d'Auray d'après guerre, il est d'usage de porter des gants en filet.
Et, évidemment, il faut des chaussures adaptées : noires, avec un talon de hauteur moyenne. Il va s'en dire que porter plusieurs fois les chaussures avant de les mettre en sortie d'impose !
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